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DIFFERENT N°4

Les femmes avaient le 8 mars le vent en poupe. Les femmes, au quotidien, restent
le mauvais genre. Eve n’aurait pas dû croquer dans la pomme ! La domination
masculine, justifiée ou déniée, a la dent dure. Et elle nous donne, à l’évocation
chiffrée de son actualité, des rages de bouche.
Pauvreté et précarité. Dans les statistiques mondiales ou hexagonales, les femmes
sont toujours en première ligne. Dans le monde, 70% des pauvres et 2/3 des analphabètes
sont des femmes. En France, elles constituent 46% de la population active, mais 54% des
chômeurs, 83% des personnes à temps partiel, 80% des personnes en sous-emploi (temps
partiel subi), 58% des CDD et 78% des emplois non qualifiés. Elles représentent 80% des 8
millions de travailleurs pauvres qui survivent avec un revenu de 604 euros par mois.
Lune de fiel. En Europe, comme en France, la violence conjugale est la cause principale
de la mortalité et de l’invalidité des femmes de 16 à 44 ans. Toutes les classes sociales sont
concernées.
Corps à vendre. L’ONU estime que 4 millions de femmes sont vendues chaque année
dans le monde, à des marchands d’esclaves, des proxénètes ou de futurs maris.
Partage des tâches parentales et domestiques. Selon la dernière enquête de
l’INSEE, les femmes consacrent 5 heures par jour à ces taches, contre 2 heures pour les
hommes. Ces inégalités dans la sphère domestique ont des répercussions pour les femmes
dans bien d’autres domaines, dont l’engagement syndical !
Les stéréotypes ont la peau dure. “Travailleuses de tous les pays, soyez belles”. Quels
effets cette phrase du poète surréaliste Georges Henein produit-elle sur nos imaginiares ?
Saillie typiquement machiste ou sarcasme lucide, participe-t-elle à contester ou entériner les
actuelles représentations sexistes ?
Changer la vie et transformer le monde. Et si le rire était aussi le propre de la
femme…Lui (l’homme viril ?) : “Si on essayait une position différente ce soir ?”. Elle (la
féministe hystérique ?) : “Oui, bonne idée ! Tu te mets derrière la table à repasser et je m’assieds
sur le canapé, devant la télé”.
Comment nous libérer des codes et rôles sociaux mutilants ? Quelles stratégies mettre en
oeuvre pour sortir de cette domination si solidement ancrée dans les inconscients individuels
et l’organisation sociale ? On ne transforme pas le monde sans s’engager à se changer soimême.
Dans cette lutte pour les droits, la justice et la liberté, nous sommes tous, au quotidien,
 concernés.